La belle image

Cette prétendue distance entre vous et le monde m’interroge. Elle s’élève exubérante et imperméable telle le rempart d’un château fort , une muraille. D’où vient cette huisserie si bien huilée qui jamais ne s’entrebâille et ne laisse personne s’insinuer au delà des mailles.

L’image est soignée, apprêtée, souriante. Certaines de vos attitudes, telles de petites retouches maquillage, dévoilent la rigueur qui façonne le visage. Rien ne doit transpirer, tout doit être irréprochable. La poudre traque la tâche.

Ne rien laisser à l’hagard, maîtriser, coder, faire croire. Subtil jeu de lumières éparses qui paraît dévoiler mais ne fait que parer de fard l’ histoire de vos déboires.

Il n’y a pas de honte, je dirais plutôt du mérite à s’être tiré de ce si mauvais point de départ.

Pour vous c’est visiblement impardonnable. Cela vous décrit fragile, malléable, naïve et c’est peut être là que vous situez le plus grave. Avoir cru en l’autre, n’avoir pas pu déceler les failles il s’est agit de perdre la bataille. C’est ce goût amer de l’histoire qui ne cesse de vous revenir en mémoire.

Les trois femmes du consul

Jean Christophe RUFIN partage ses expériences, ses rencontres et sa connaissance du monde en faisant vivre à son personnage d’Aurel des aventures plus savoureuses les unes que les autres ! Une fois de plus, ce consul atypique va enquêter l’air de rien et surtout comme bon lui semble. On retrouve une nouvelle fois les talents de conteur de l’auteur.

Théo (2)

Aisément on peut tout dire de moi. A la fois ce que je suis et a peu près tout le contraire. Un homme certes, un frère et en ce qui concerne le reste… je vous laisse faire. L’énumération qui me constituera, me laisse presque indifférent. Elle me fait sourire plus qu’elle ne m’inquiète. Ce que l’on retiendra de moi au fond ne ressemblera jamais totalement ni à ce que j’espère ni à ce que vous croyez connaître. Je ne suis guère une exception en la matière. Le monde est ainsi, sa vision est forcément parcellaire.

Je tais une partie de moi et n’expose pas ma vie dans toute ses matières. Une part de mystère que je distille savamment me garde loin des tourments, des critiques et des avertissements. Il me plaît ainsi de me faire confiance et d’éprouver mes choix à l’aune de mes envies et petits désidératas. Le regard, les jugements et les controverses que j’anime n’entravent pas mes façons de vivre.

J’hésite entre vivre un rêve et rêver éveiller. Conserver une part d’innocence me semble faire preuve dans certaines situations d’une grande maturité ! Souvent on me pense détaché. L’art et la manière ne sont étrangers, du moins s’il s’agit de répondre à des critères séculaires conformistes et dépersonnalisés.

Variations hypocrites

Le temps vire à l’orage. Rien de tel pour réveiller notre envie de prendre le large… Oui, c’est facile inutile de me le dire, je suis consciente de notre tendance à prendre la fuite. Ne pas affronter ce qui peut l’être, ne pas négocier dans la tempête ; croyez moi nous savons faire.

Un peu d’eau dans notre vin irait sûrement dans le sens de la fête, mais bien peu avec nos bruyants tête à tête. Nos arguments se confrontent à nos habitudes ennemies qui fanfaronnent. Impair et passe c’est la donne.

L’époque nous exhorte à ne pas souffrir, pour la bonne cause. A déplorer l’état de fait qui nous plongerait dans un abîme de misère. Ne pas ressentir de faiblesse, cacher nos peurs, faire preuve de sagesse. Que rien ne nous atteigne.

Il faudrait donc ne jamais révéler nos souffrances, faire comme si tout cela n’avait aucune incidence. Souffler la flamme qui les attise, côtoyer uniquement les cimes.

Une vie rêvée en quelque sorte. Avec le meilleur être en symbiose.

Plus d’un an

depuis ce dernier message. Qu’ai je fait de tout ce temps hors de la cage ? Cet espace me paraît insondable, un infini qui s’est construit sans attache par delà le nuage ! Il est constant de dire que les gens heureux n’ont pas d’histoire, mais cela est faux. Les gens heureux vivent leurs histoires mais n’éprouvent pas le besoin de les raconter ! Est ce à dire que j’étais heureuse tout ce temps loin de ce port d’attache … je ne l’affirmerai pas si strictement, mais de bonne grâce je vous l’accorde cela ne devait pas être si mal ! Le fait est que la, à l’instant ou je vous parle… je ne m’en souviens presque pas. J’ai honte de vous l’écrire comme ça, mais c’est un fait, je ne retiens aucun fait plus marquant que ça. Cela tient sûrement à mon caractère qui ne cesse de voir le verre à moitié vide et de croire que si tout ne va pas hyper mal, c’est déjà ça ! Cette manie excessive ne tient qu’à moi et gagne la partie avec une constance qui ne faiblit pas… Je vous espère heureux et audacieux !

Même si le bonheur ne tient qu’à soi…

Un petit brin ne peut pas faire de mal…

Un peu d’optimisme me traverse en cette journée ou le soleil pourrait mieux faire, mais ne tient pas ses promesses. La joie et la lumière devront venir d’ailleurs pour encanailler nos sourires et nos clins d’oeil complices. Ce n’est pas essentiel mais la clarté de cet astre qui sait faire des merveilles est très souvent une aide précieuse à la gaïté !

Le temps des vacances est un beau présage pour te nouvelles rencontres et des partages joyeusement attablés. C’est presque l’été…